LE JEÛNE EST- IL SANS RISQUE POUR LA SANTÉ ?

Depuis une dizaine d’années, le jeûne a le vent en poupe. D’excellents documentaires et ouvrages – notamment celui de Thierry de Lestrade intitulé Le jeûne, une nouvelle thérapie – en parlent avec verve faisant référence à des bénéfices santé extraordinaires. 

Des centres de jeûne ouvrent un peu partout et l’expérience est de moins en moins l’apanage d’une partie spécifique de la population. La question du jeûne et de ses vertus a touché de près ou de loin presque tout le monde aujourd’hui.

Dans notre société d’abondance et de surconsommation, empreinte de maladies de civilisation comme le cancer ou les pathologies neurodégénératives, le besoin de ralentir et de s’offrir la régénération promise par le jeûne est parfaitement compréhensible. Mais des questions surgissent : quels sont les dangers que l’on encourt en jeûnant ? Est-ce possible de les anticiper et comment ? Dans quelles situations particulières le jeûne peut-il être déconseillé ?

 

RAPPEL DES BÉNÉFICES DU JEÛNE

  1. Les bienfaits reconnus du jeûne portent essentiellement sur le surpoids et les troubles métaboliques, c’est-à-dire les perturbations du fonctionnement de l’organisme liées à l’accumulation, comme le diabète avec le sucre, le cholestérol avec les graisses, ou encore l’hypertension.
  2. Lors d’un jeûne, on constate la normalisation de la flore intestinale. De manière schématique, les “mauvaises bactéries” diminuent laissant l’opportunité aux “bonnes bactéries” de reprendre leur place. Or, nous connaissons aujourd’hui l’importance de ce microbiote sur notre système immunitaire et, en tant que “deuxième cerveau”, sur notre équilibre psychoémotionnel.
  3. La diminution des phénomènes inflammatoires et des douleurs articulaires est également à l’œuvre. Le fait d’arrêter de manger des aliments pro-inflammatoires engendre rapidement une amélioration générale de la sphère ostéo-articulaire. D’ailleurs, la baisse de certains marqueurs de l’inflammation dans le plasma sanguin, par exemple l’alpha 1 glycoprotéine acide, a été notée lors d’études menées sur des jeûneurs en pleine diète.

 

RAPPEL DE LA PHYSIOLOGIE DU JEÛNE

L’organisme se débrouille bien avec une privation de nourriture. Il est même constitué de manière à pouvoir stocker des nutriments et les déstocker lors de périodes de disette. Il est important de se souvenir qu’une personne d’1m70 et de 70 kg pourrait jeûner 40 jours sans risque pour sa santé.

 

Que se passe-t-il dans l’organisme lors d’un jeûne ?

  • Il y a d’abord utilisation des réserves du glucose pendant les premiers jours.
  • Puis utilisation du tissu adipeux c’est-à-dire des graisses, ce qui engendre une production de corps cétoniques alors utilisés à la place du glucose. En général, à ce moment-là du jeûne, on observe une sensation coupe-faim assez euphorisante. En effet, ces corps cétoniques, sécrétés en quantité raisonnable, ont une action régulatrice de l’humeur et pourraient avoir une incidence positive sur les personnes déprimées, voire dépressives.
  • Enfin, l’organisme utilise les acides aminés qui sont les constituants des protéines.

À noter : même s’il y a légère combustion d’acides aminés en début de jeûne, l’organisme cherche à préserver les organes nobles, dont le cœur fait partie, et bascule naturellement sur l’utilisation de ses lipides pour ne revenir que bien plus tard (lorsque les stocks de graisses sont épuisés) à la consommation de ses protéines. Un jeûne d’une semaine ne mène donc pas à l’altération des muscles constitués de protéines.

 

RISQUES ET CROYANCES AUTOUR DU JEÛNE 

 

Éviter la réabsorption des toxines mises en circulation par le jeûne

Le jeûne n’intoxine pas plus qu’il ne détoxine. Pour optimiser la détox de l’organisme, il faut solliciter les organes émonctoires qui gèrent l’élimination des déchets. Ils sont au nombre de cinq : 

  • L’intestin : nous vous recommandons toujours une purge adaptée à la sensibilité de vos intestins. 
  • Le foie : nous recommandons l’utilisation de la bouillotte sur le foie lorsque celui-ci est en pleine détox et éventuellement le recours à certaines plantes à tropisme hépatique.
  •  Les reins : nous recommandons de boire régulièrement de petites quantités d’une eau faiblement minéralisée et de favoriser la sudation douce. 
  • La peau : la stimulation des glandes sébacées et sudoripares favorise l’élimination des déchets mis en circulation par le jeûne. 
  • Les poumons : une activité douce est conseillée pour favoriser l’élimination des déchets volatiles notamment issus de la dégradation des graisses via la respiration.

Chez Clairière et Canopée, nous privilégions également la qualité des soins corporels proposés lors des séjours de jeûne, conscients et convaincus qu’ils sont d’une aide précieuse pour parfaire l’élimination. La réflexologie, les modelages ayurvédiques ou suédois peuvent alors être souverains.

 

Pourquoi le jeûne ne présente pas de risque de fonte musculaire ?

Avec une activité physique douce, comme nous le proposons lors des séjours Clairière et Canopée, il n’y a pas de risque de perte musculaire

Sans chercher la performance, ni l’accélération du rythme cardio-respiratoire mais seulement la mise en mouvement et une légère sudation pour favoriser l’élimination des toxines, les muscles sont préservés. Pourquoi ? Car ils se nourrissent de sucre et de graisses. Leurs besoins sont donc assurés par glycogénolyse (transformation du glycogène stocké dans le foie en glucose utilisable par les muscles) et néoglucogenèse (formation de glucose à partir d’autres nutriments par exemple les graisses), deux phénomènes à l’œuvre au cours d’un jeûne.

 Le jeûne ne prive donc pas le muscle de ses besoins essentiels.

Ce n’est que lorsque les réserves de graisse soient trop faibles et donc l’IMC trop bas que l’organisme utilise les acides aminés, c’est-à-dire les protéines. Mais dans ce cas, le jeûne est généralement déconseillé.

Jeûne et effets yo-yo : comment les éviter ?

Cette dépense énergétique permet aussi d’éviter de reprendre du poids au moment de la réalimentation. Rappelons que les effets yo-yo n’interviennent que si la reprise alimentaire est mal gérée, c’est-à-dire si la personne compense la frustration et le stress ressentis lors du jeûne en mangeant beaucoup et mal au moment de la reprise. 

Ainsi, la question relève davantage de l’équilibre psychoémotionnel que de la physiologie. 

 

LES CONTRE-INDICATIONS FORMELLES AU JEÛNE

Nous rappelons que les femmes enceintes ou allaitantes ne peuvent pas jeûner, ainsi que les enfants ou les adolescents en pleine croissance, les personnes âgées ou souffrant de troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie).

Nous déconseillons également le jeûne long aux personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, de troubles du rythme ou de risque d’accident cardio-vasculaire. Même recommandation pour les personnes souffrant d’insuffisance rénale ou hépatique.

Enfin, le jeûne est vivement déconseillé dans les cas d’hypotension, de fatigue importante ou chronique, d’IMC trop bas ou de prise de traitement médicamenteux

Un jeûne accompagné de jus de légumes frais et biologiques convient mieux en général à ceux dont le besoin de se revitaliser est plus grand que celui de se nettoyer. L’organisme a parfois besoin d’un drainage en cas de surcharge ou d’une régénération en profondeur en cas de déficit et il ne faut pas confondre les deux. Le jeûne ne peut pas remplir toutes les fonctions.

Le jeûne intermittentquant à lui, est d’autant plus efficace sur la perte de poids durable et la régulation de la sécrétion d’insuline en jeu dans l’apparition du diabète.

 

JEÛNE ET CANCER

La question de l’intérêt que présente le jeûne pour limiter les effets secondaires des chimiothérapies est souvent abordée et je souhaite simplement l’évoquer ici.

Les études de Valter Longo (2008 et 2012), directeur de l’Institut de la longévité en Californie du Sud montrent que les cellules affamées lors d’un jeûne ne réagissent pas de la même manière à l’injection de traitement anticancéreux que les cellules normalement alimentées. Pendant le jeûne, les cellules saines sont préservées et survivent plus longtemps au traitement et les tumeurs régressent.

Jeûner lors d’une chimiothérapie rendrait donc le traitement plus efficace.

Ces essais cliniques n’ont pas encore été réalisés sur l’homme alors nous restons évidemment prudents mais il me semblait nécessaire de dire que la vertu du jeûne est certainement bien plus grande que ce que nous imaginons.

 

FAIRE PREUVE DE BON SENS

Le jeûne est une pratique ancestrale visant à rétablir l’équilibre des organismes déséquilibrés. On le retrouve dans toutes les civilisations. Il présente de nombreux bénéfices mais doit être pratiqué avec conscience, de manière éclairée. Il existe des contre-indications qui ne doivent pas être négligées. Faites appel à votre bon sens et souvenez-vous que certains discours pro-jeûne vont trop loin et certains discours infondés ne cherchent qu’à mettre à mal ce que tout simplement leurs initiateurs ignorent. L’inconnu fait peur.

Ceux qui dénigrent le jeûne disent notamment que c’est l’apanage des sociétés riches qui souffrent d’embonpoint mais il est facile d’observer aujourd’hui que toutes les catégories sociales confondues sont impactées par l’alimentation industrielle ou la junk food. Le surpoids n’est plus une question de rang.  

Ainsi, pour mettre à profit un jeûne sans prendre de risque pour sa santé, il est capital de se faire conseiller et accompagner. Recueillir l’avis d’un médecin ouvert à la question du jeûne peut parfois s’avérer fondamental.

Quel que soit votre état de santé, il est toujours important de ne pas s’entêter, de ne pas avoir d’attentes trop grandes, mais aussi de lâcher prise par rapport à une intention. Parfois le jeûne n’est pas recommandé, il faut l’accepter et cette acceptation fait partie du travail. Le corps-beau, le corps-don, le corps-sait, le corps-sage, fait toujours ce qui est juste pour lui et parfois cela ne correspond pas aux idées que l’on se faisait.

Je terminerai en disant que la pratique du jeûne est trop précieuse pour la considérer uniquement comme une manière de nettoyer et de balayer les incartades alimentaires et les erreurs du quotidien. L’alimentation reste la meilleure prévention et avant de vouloir jeûner, il m’apparaît essentiel de se nourrir correctement.

Et si le jeûne vous appelle et vous apparaît comme nécessaire à votre équilibre en ce moment, n’hésitez pas.

Adaptons-nous à ces circonstances particulières, contournons la distance ensemble grâce à nos programmes d’accompagnement en ligne : ils nous permettent de vous aider à prendre soin de vous, avant de retrouver le plaisir de le faire en vous recevant sur l’un de nos très beaux séjours.

 

Mathilde Marécaille

Naturopathe 

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